Télétravail : Société Générale - Mouvement de grève

Rédigé le 01/07/2025

C’est une décision qui fait grincer des dents chez les salariés de Société Générale. En imposant un retour au bureau quatre jours par semaine, sans consultation préalable, la direction opère un virage radical sur le télétravail. Ce choix autoritaire, à rebours des attentes des cadres et du contexte post-Covid, soulève une vague d’indignation, des interrogations profondes sur la stratégie RH de la banque, et des craintes quant à la fidélisation des talents.



Un retour en présentiel imposé sans concertation

Par une note interne, la direction de Société Générale a annoncé que tous les salariés devront revenir quatre jours par semaine au bureau ou en agence. Officiellement, il s'agit d’harmoniser les pratiques avec les équipes commerciales et de renforcer l’intelligence collective. Pourtant, cette décision, prise sans consulter les représentants du personnel, rompt brutalement avec le modèle hybride en place depuis plusieurs années. Elle marque un recul net de la flexibilité jusqu’ici accordée.


Colère syndicale et remise en cause d’un équilibre

Les syndicats dénoncent unanimement un passage en force. Frédéric Guyonnet (SNB/CFE-CGC) s’étonne de cette décision unilatérale, prise alors que le dialogue social est actif sur d’autres sujets. Jusqu’ici, deux jours de télétravail étaient autorisés ; désormais, certaines entités pourraient même le supprimer pour certains métiers. Ce changement brutal remet en cause l’organisation personnelle de nombreux salariés et choque par sa méthode autoritaire.


Des résultats financiers solides qui interrogent sur le timing

Le recul sur le télétravail intervient alors même que la banque affiche des résultats solides. Au premier trimestre, Société Générale a dépassé ses objectifs, portée par le rebond de la banque de détail et les bonnes performances de sa banque d’investissement. Pour les syndicats, ces chiffres prouvent que le travail hybride fonctionne bien et ne constitue pas un frein à l’efficacité ni à la productivité.


Un climat social déjà sous tension

Ce nouveau revirement survient dans un environnement interne déjà fortement dégradé. L’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) a conduit à une journée de grève en mars, et la suppression unilatérale de certaines instances comme la commission des recours en matière de licenciements disciplinaires a déjà alimenté les tensions. Pour les représentants syndicaux, cette nouvelle décision s’inscrit dans une dérive autoritaire de la gouvernance du groupe


Des conséquences lourdes sur l’organisation et la fidélisation

Le retour massif au bureau nécessitera la renégociation de l’accord télétravail de 2021, avec des discussions qui s’annoncent difficiles. Des questions pratiques se posent aussi : les sites pourront-ils accueillir autant de salariés quotidiennement ? Mais surtout, ce revirement pourrait provoquer une vague de départs. Selon l’APEC, 45 % des cadres envisageraient de démissionner si le télétravail leur était retiré. Pour certains employés, notamment ceux ayant déménagé en région, ce retour en arrière bouleverse complètement leur équilibre personnel.


Un mouvement de fond dans la finance, mais pas sans risques

Société Générale n’est pas seule à restreindre le télétravail : d'autres géants de la finance comme Goldman Sachs, JP Morgan ou HSBC ont aussi réduit cette possibilité. Mais ce virage heurte les attentes des salariés, pour qui la flexibilité est devenue un critère central. Selon des experts du secteur, les entreprises semblent prêtes à accepter des démissions, au nom d’une culture d’entreprise plus présentielle. Ce choix stratégique pourrait cependant avoir un coût humain et organisationnel élevé.


Conclusion

En durcissant sa politique de télétravail, Société Générale espère renforcer la cohésion interne et la transmission des savoirs. Mais cette décision, imposée sans concertation, pourrait au contraire fracturer la relation avec les salariés et accélérer les départs. Dans un contexte de guerre des talents, ce recul pourrait se révéler contre-productif, voire dangereux pour l’attractivité à long terme du groupe.


Position du SNB (CFE-CGC) de la Société Générale

Face à l’annonce de la Direction sans concertation préalable sur le télétravail, d’une limitation unilatérale à un jour par semaine pour certains salariés, les organisations syndicales représentatives ont décidé une riposte collective immédiate:

  • Vendredi 27 juin : Grève pour dénoncer le passage en force de la direction et exiger une vraie concertation.

  • Jeudi 3 juillet : Tous présents sur site pour démontrer que les locaux ne permettent pas d’accueillir l’ensemble des salariés dans de bonnes conditions.

Le SNB appelle à participer massivement à ces deux actions 

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